Mildred et Richard s'aiment et décident de se marier. Mais nous sommes en 1958, il est blanc et elle est noire, et dans l'état de Virginie où ils s'installent, les "mariages interraciaux" sont interdits ! Ils sont donc poursuivis et condamnés à une peine de prison mais leur avocat leur obtient une suspension de sentence... à condition qu'ils quittent l'état, où habite toute leur famille. Aidés par des avocats du mouvement des droits civiques, ils iront jusqu'à la cours suprême, qui cassera la décision de l'état de Virginie. L'arrêt "Loving v. Virginia" symbolise le droit de s'aimer pour tous, sans aucune distinction d'origine.
Le maître mot pour qualifier ce très beau film, c'est la sobriété. Jeff Nichols a déjà la bonne idée de ne pas construire son film autour de la bataille judiciaire. Elle est évoquée, juste ce qu'il faut. Mais il se concentre sur ce couple si touchant, leur amour vécu dans la banalité du quotidien. Un amour vrai et fort. Il filme avec beaucoup de subtilité ce couple humble et authentique, qui ne comprend pas ce qu'ils ont fait de mal en se mariant ! L'émotion est bien là mais sans aucun excès. Jusqu'à la fin du film qui est absolument magnifique : le coup de fil des avocats pour annoncer le résultat de l'appel auprès de la cour suprême, le visage lumineux de Mildred regardant son mari, puis Richard en train de construire leur maison, avec les enfants autour... Magique.
Joel Edgerton est très touchant et juste dans le rôle de cet homme réservé et dévoué à son épouse. Quand à Ruth Negga, elle est lumineuse dans le rôle de Mildred, elle qui comprend mieux que son mari l'importance de l'appel judiciaire et ce qu'il implique au-delà de leur propre couple, tout en restant attaché à celui qu'elle aime et "qui prend soin d'elle". Le couple qu'ils forment est bouleversant.
Loving est vraiment un très beau film dont la sobriété colle parfaitement au sujet qu'il aborde, celui d'un amour simple et fort, malgré le contexte terrible de la ségrégation raciale.
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