Après l'assassinat de John Fitzgerald Kennedy, sa veuve, Jackie Bouvier Kennedy, tente de surmonter son traumatisme tout en voulant mettre en valeur l'héritage politique de son président de mari. C'est notamment pour cette raison qu'elle accepte une entrevue avec un journaliste. Mais elle tient à contrôler et valider tout ce qui sera publié ou non.
Le film est construit autour de plusieurs lignes narratives : l'entretien avec le journaliste, une confession à un prêtre (un des tout derniers rôles de John Hurt), le tournage d'un reportage TV où Jackie fait faire la visite de la Maison Blanche, et bien-sûr l'assassinat de JFK à Dallas (sa reconstitution, vers la fin du film, est très impressionnante). Ces fils s'entremêlent pour tisser un portrait passionnant d'une femme complexe. Une femme forte et, sous certains aspects, insaisissable. Il y a son obsession de l'image et de l'héritage que doit laisser son mari décédé, la référence omniprésente à Lincoln comme modèle (jusque dans l'organisation des funérailles en grande pompe), la gestion de l'impact médiatique. Elle apparaît à la fois maîtresse et victime de son destin. A cet égard, une réplique fait mouche : "Je ne recherche pas la célébrité, je suis juste devenue une Kennedy !"
Avec son scénario passionnant et sa réalisation brillante (presque expérimentale parfois), le film de Pablo Larrain fait confiance à l'intelligence du spectateur pour associer les pièces du puzzle. On est au plus proche de Jackie Kennedy, presque en immersion. Et pourtant, elle nous échappe, gardant tout son mystère. La performance exceptionnelle de Natalie Portman n'est, évidemment, pas le moindre des atouts du film. Elle impressionnante, intense, habitée. A noter également, la très bonne bande originale de Mical Levi (déjà remarquée pour la BO de Under the Skin), une musique intrigante qui colle fort bien à l'ambiance du film.
Un film remarquable.
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