lundi 22 juin 2020

Un fils : un remarquable drame, intense et intime


Farès et Meriem forment un couple heureux. Avec Aziz, leur fils de 9 ans, ils sont une famille tunisienne moderne, plutôt privilégiée. Lors d’un séjour dans le sud du pays, ils se retrouvent sous les tirs d’un groupe de terroristes et une balle blesse grièvement Aziz. Pour le sauver, il faut envisager une greffe. Suite aux examens pour mesurer la compatibilité des parents pour une greffe, les résultats révèlent que Farès n’est pas le père biologique d’Aziz… 

Un fils est un drame remarquable, à la fois intense et intime. Intense par son suspense autour de la véritable course contre la montre qui s’engage pour sauver l’enfant grièvement blessé, et par les dilemmes qui se posent quant aux méthodes à adopter. Intense aussi par l’évocation d’une crise intime majeure traversée par un couple pour qui tout bascule en un instant. Cette intensité est filmée avec urgence par la caméra de Mehdi Barsaoui (dont c’est le premier film en tant que réalisateur) et incarnée magistralement par l’interprétation remarquable de Sami Bouajila d’abord, mais aussi de Najla Ben Abdallah. 

Le film parle bien-sûr de la filiation et de paternité, mais aussi des secrets enfouis qui finissent toujours par émerger. Il pose la question de la possibilité, et de la difficulté, du pardon dans le couple. Il s’inscrit enfin dans le contexte politique de la Tunisie d’aujourd’hui, entre modernité et archaïsme, avec l’ombre inquiétante de l’intégrisme religieux. 

La très belle scène finale offre une fin ouverte… mais il est permis de discerner, dans les regards de Farès et de Meriem, une note d’espoir ! Un film remarquable. 

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Un fils, un film réalisé  par Mehdi Barsaoui 

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