Au Chili, Michael, un jeune mécanicien, est convaincu d'avoir reçu une révélation divine alors qu'il était enfant. Cette vision l'accompagne toujours et le fait un peu passer pour un illuminé (on se moque de lui en le nommant le prophète). Mais quand il apprend l'accident de son ami d'enfance, il décide d'aller le retrouver et de faire un miracle en le guérissant...
Nous suivons donc Michael dans une longue marche, pieds nus, à travers la pampa. Son pèlerinage n'est pas sans rappeler celui du Christ : il est moqué et violenté par certains, d'autres viennent à lui et s'attendent à son aide, implorent sa bénédiction ou lui font part de leurs blessures, il parle en paraboles, dénonce l'idolâtrie, en appelle à un Christ intérieur à chacun.
Mais le Christ que représente Michael est fragile et empreint de doutes, tout autant que de compassion et d'empathie. Très humain finalement. Animé d'une foi intense et calme, un peu naïve aussi, il ne se départit pas d'une crainte que Dieu l'abandonne (il y a une raison à cette crainte, que nous apprenons au cours du film).
Le Christ aveugle est un film contemplatif, dans lequel les paysages déserts et poussiéreux de la pampa chilienne sont remarquablement filmés. On aurait pu, peut-être, espérer un peu plus d'aspérités et de reliefs dans le récit mais le film a le mérite de poser la question de la foi d'une manière originale. Il questionne aussi nos quêtes spirituelles et nos représentations du Christ, et nous interroge sur la façon dont il peut être présent aujourd'hui, à travers nous.
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