★★☆☆
A l’occasion d’une visite en Inde du premier ministre chinois, un jeune entrepreneur prospère lui écrit pour raconter son parcours, y voyant une opportunité à saisir. Il explique comment il a réussi à sortir de sa condition de pauvre villageois misérable pour être ce qu’il est devenu. Tout a commencé quand il a su se faire embaucher comme chauffeur d’Ashok, de retour des Etats-Unis avec son épouse Pinky…
Adaptation du roman éponyme, un best-seller récent, le tigre blanc est une fable contemporaine, cruelle et noire, sur l’Inde d’aujourd’hui, un pays gangrenée par la corruption, entre tradition - religieuse et sociale, avec son système de castes - et modernité - où le capitalisme et la mondialisation accentuent les inégalités. Désormais, il ne reste pratiquement plus que deux castes dans le pays : les très riches et les très pauvres, les gros ventres et les ventres creux, avec deux destinées possibles : manger ou être mangé.
L’Inde d’aujourd’hui est ainsi vue à travers le regard de ce jeune homme, naïf (faussement ?) mais aussi rusé et opportuniste. Animé d’un esprit de revanche, il arrivera à s’extirper de sa condition, quitte à s’autoriser quelques licences morales. De poulet en cage, soumis et passif, il va devenir un tigre redoutable…
Dans sa première partie, le film décrit les tensions et les contradictions de la société indienne, à travers une relation de domination et de servitude compliquée, puisqu’elle implique un homme, Indien d’origine mais occidentalisé par son séjour aux Etats-Unis. Un événement inattendu (teasé au début du film) va provoquer une bascule, au milieu du film, qui le rend du coup beaucoup plus sombre et caustique. La fable sociale lorgne du côté du thriller, jusqu’à une conclusion plutôt cynique, en forme de mise en garde qui va bien au-delà du contexte indien, à l’heure de la mondialisation…
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