Cette nouvelle transcription contemporaine du personnage inventé par H.G. Wells, est une complète réappropriation, écho saisissant des luttes et préoccupations d’aujourd’hui. On est clairement dans une perspective post #MeToo, avec le personnage de l’homme invisible comme un pervers-narcissique d’autant plus monstrueux qu’il est invisible.
Et il faut avouer que c’est très habile, et flippant. Le réalisateur joue parfaitement le jeu de la suggestion paranoïaque, laissant le spectateur, angoissé, imaginer la présence malveillante de l’homme invisible. Le film parle évidemment des violences faites aux femmes, en soulignant à la fois les manipulations et les violences sournoises du compagnon, d’autant plus qu’il est invisible, et la non prise en compte de la parole des femmes victimes, Cecilia finira par être prise pour une affabulatrice ou une névrosée.
C’est franchement très bien fait et percutant, au moins jusqu'au deux tiers du film. Le dernier acte est plus convenu, bien qu'assez efficace. Mais ça ne doit pas trop ternir la qualité indéniable de la réappropriation proposée par le film.
Il faut aussi souligner la remarquable interprétation d'Élisabeth Moss, qui porte le film sur ses épaules, et varie de façon spectaculaire l’expression des émotions de son personnages, avec ses fragilités et ses forces.
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