Tout l’intérêt du film réside dans le regard subjectif, où la frontière entre la réalité et l’imagination est poreuse et incertaine. Hugo se construit une perception d’une réalité insupportable, qu’il ne peut pleinement comprendre, sur la base de ce qu’il entend et aperçoit depuis le placard où il est caché.
(critique complète ci-desosus ou ici)
1943, en Ukraine, Hugo est un enfant juif de 12 ans. Pour lui éviter la déportation, sa mère le confie à Mariana, son amie d’enfance, désormais prostituée et qui vit dans une maison close à la sortie de la ville. Elle le cache dans le placard de sa chambre.
Adaptation du roman éponyme d'Aharon Appelfeld, La chambre de Mariana est un récit de guerre qui évoque la shoah par le petit bout de la lorgnette, à travers le regard subjectif d’un pré-adolescent juif, caché dans la chambre d’une prostituée. C’est aussi un récit initiatique, la fin douloureuse de l'innocence et un passage à l’âge adulte accéléré par les circonstances dramatiques.
Tout l’intérêt du film réside dans ce regard subjectif, où la frontière entre la réalité et l’imagination est poreuse et incertaine. Hugo se construit une perception d’une réalité insupportable, qu’il ne peut pleinement comprendre, sur la base de ce qu’il entend et aperçoit depuis le placard où il est caché. Et puis il y a aussi ses rêves et ses souvenirs, les fantômes rassurants de ceux qui l’aiment… qui ne suffisent pas toujours lorsque la réalité s’impose dans toute son horreur (la terrible scène de la fosse commune). Le film est immersif et fort, même si je dois avouer ne pas avoir été aussi bouleversé que j'aurais pu attendre...
Mélanie Thierry est assez époustouflante dans le rôle de Mariana, qui plus est en parlant tout au long du film en ukrainien !
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